De Mahendranagar à Tansen, qu'il est bon de rouler au Nepal!
Lolo dit:
Nous approchons du Népal, la route est plutôt passante mais ce n'est pas une merveille, on s'imprègne de ces dernières images indiennes tout en repensant aux moments vécus dans cette fourmilière géante. Des épisodes qui nous sont gravés en mémoire et ça sans doute à jamais, ce pays bouleversant nous aura permis de voir des choses inexistantes ailleurs, que l'on ne peut même pas imaginer probable...
Nous sommes heureux de partir pour vivre de nouvelles aventures dans un pays plus clément, et moins bruyant.
Sur notre route nous croisons un Allemand âgé de 63 ans qui vient de Chenai (ville au sud de l'Inde). Cet incroyable cycliste aventurier nous surprend, un genre de type complètement dans son monde qui se lance des challenges de fou. Son dernier exploit: longer le Mékong en canoë de la Thaïlande au Cambodge sur 2000km, pas mal non?!
Nous rencontrons un autre cycliste, un Népalais. Il est parti en Inde pour rejoindre le Sri Lanka par bateau, malheureusement ce qui est impossible. Aujourd'hui il est sur le chemin du retour, direction Katmandu, en gros la même route que nous. Nous repartons tous les trois pour passer la frontière.
Après avoir traversé Banpasa (dernier village côté Indien), nos ultimes coups de pédales se font sur une route chaotique, tellement caillouteuse que ça nous en remue la cervelle, provoquant un léger mal de tête...
Nous franchissons un pont, puis place aux formalités de douane.
Autant à la sortie d'Inde qu'à l'entrée au Népal les douaniers (si on peut les considérer comme ça) sans uniforme quelconque nous invitent à nous asseoir, et tout tranquillement s'occupent des tampons et visas, fort sympa ct'équipe!
C'est fou les différences qu'il peut y avoir en passant une frontière. Cette fois c'est le nombre de gens se déplaçant à vélo, et ces belles femmes aux habits colorés les cheveux au vent, ou encore les nombreux "welcome to Nepal"ou "bye bye" ou "hello hello" qui me marqueront.
Nous faisons une première escale à Mahendranagar pour se ravitailler et se familiariser aux habitudes de ce nouveau pays. Le contact passe bien, les gens sont souriants et serviables et n'ont pas cet appat du gain en voyant un touriste, fini les longues négociations pour une nuit d'hôtel ou un kg de bananes.
Le temps est venu de retrouver la nature, le camping et nos fameux chapatis. Nous pédalons suffisamment pour sortir de cette ville, nous permettant de se retrouver dans une forêt bien perdue, notre premier camping sauvage est top, on est couché dans cet endroit paisible à écouter le silence. Après ce pur moment de plaisir, nous ressortons notre dinette, préparons le feu et cuisinons avec enthousiaste, ce soir au menu c'est dal fried et riz.
Une mère et ses enfants transportant du bois sont étonnés de nous voir ici, cette famille nous salue puis repart tout en gardant en équilibre sur la tête un tout gros chargement.
Cette route du sud du Népal que nous longeons de l'ouest vers l'est est une autoroute à cyclistes, elle traverse de multiples villages qui pour les plus grands attirent tous les jeunes des environs. La plupart se déplace avec un(e) pote ou un frère assis de coté sur le porte bagages, certains nous suivent pour un ptit bout de route, d'autres nous saluent, nous sourient, nous parlent un moment.
Nous quittons la route principale pour se diriger vers le parc national de Bardia, ce chemin caillouteux nous offre une montagne de bye bye et de namaste. Les gens ici vivent simplement, ils habitent de petites maisons sommaires faites de bambou et de terre. Sur notre passage nous apprécions entendre les rires et les chants, l'ambiance est calme et paisible.
Dans ces petits villages ruraux les habitants sont très actifs, certains travaillent au champs avec l'aide de buffles, d'autres construisent, pêchent, ou nourrissent les chèvres et cochons qui se partagent un petit coin de terrain.
Nous arrivons à la guesthouse de Krishna que notre pote Loic nous a conseillé. Cet endroit est un petit coin de paradis, un grand jardin pour yogué, une rivière pas très loin pour se baigner et une petite terrasse devant notre maisonnette pour lire et écrire.
Cette tranquillité est l'idéal pour une bonne désintoxication sonore, notre récupération commence, nous sommes enchantés.
Nous avons consacré une journée dans la jungle avec notre guide Papou. Malgré la déception de n'avoir vu que les empreintes du tigre, ce fut un chouette moment, on a pu observer pleins d'oiseaux, de cerfs et de singes.
Le reste du temps on se balade à vélo à travers les villages des environs mais surtout on se repose.
Nous rencontrons Louise (une Bretonne!), Either et Chris (des Américains) qui ont tous les trois bossé dans une ferme en Inde. Nous faisons aussi connaissance de Annette (Allemande) et de Jacinthe (Québécoise), bref de chouettes anecdotes à s'échanger et de bonnes parties de cartes, bonne route à vous tous!!
Le temps passe très vite ici déjà 10 jours. Nous voilà ressourcés, les vélos nous attendent, demain on the road again !
Gaëlle dit:
Ah la route devient plus vallonnée, intéressant!A présent, après presque 10 mois, je ne souffle plus lorsque j'aperçois une montée, non non, au contraire ça me fait plaisir! Qui l'eut cru?
Ce que j'aime dans les montées, c'est l'impression de vide qu'elles me donnent, comme si l'effort me permettait de ne plus penser, ça fait du bien un peu de néant dans l'esprit. Ce que j'aime aussi dans les montées, c'est de savoir qu'il y a quelque chose à découvrir de l'autre côté, comme si on m'offrait une ptite récompense en échange de quelques gouttes de sueur (enfin plutôt plusieurs gouttes…). Ce que j'aime aussi dans les montées, c'est doubler Lolo. Non je rigole, ça n'arrive jamais, bien trop fort pour moi ce Doudou. Mais je dois avouer que ce j'aime beaucoup dans les montées, ce sont les toboggans qui se cachent derrière...
La route asphaltée traverse de trèèèèèèèès grandes forêts. De nombreux ponts traversent de nombreuses rivières sèches. Parfois, sur plusieurs kilomètres, nous ne traversons aucun village, sans doute lié au fait qu'il n'y ait pas beaucoup d'eau.
Ah tiens j'allais oublier, mais en parlant de rivières, il faut tout de même que je vous raconte ce qu'on y a vu!!! Nous venions de quitter Bardia, et à une vingtaine de kilomètres nous passons un pont nous offrant une jolie vue sur les montagnes. On s'arrête pour quelques photos, et un local nous fait signe pour qu'on vienne voir la rivière de l'autre côté. Nous sommes loin d'être déçus. Une famille de croco se donne en spectacle! J'en compte 9! Certains se prélassent au soleil, d'autres nous font des démos aquatiques, excellent!!! Du coup à chaque fois qu'on passe une rivière, on la regarde différemment...
Le camping sauvage est facile. Une forêt, un champ bien dégagé ou encore un ptit coin d'herbe au milieu dune ptite montagne nous offrent des nuits calmes.
Quelques curieux nous observent, un groupe de militaires nous pose quelques questions durant notre brossage de dents matinal, d'autres locaux viennent nous parler un ptit moment. Les sourires sont nombreux et nous provoquons souvent des fous rires par le simple fait de prononcer: NAMASTE (bonjour en népalais).
La route entre Mahendranagar et Butwal fut tout simplement NICKEL!
Après donc 4 jours de pédalage, nous arrivons à Butwal. Nous y passons une nuit, histoire de pouvoir se doucher...
Le lendemain, c'est une belle journée de grimpette dans de jolies montagnes qui nous attend pour atteindre Tansen. La route est bien fréquentée à certains endroits mais ça reste super agréable de rouler à travers ces paysages. De jolis et minuscules villages ponctuent la route qui quant à elle suit de près une toute chouette rivière. Nous nous arrêtons devant un temple et découvrons qu'ici il est tout à fait normal de faire "bénir" le dessous de votre capot de voiture ainsi que vos pneus.
Il nous faudra parcourir 40 km dans ce décor montagneux pour rejoindre la ptite ville de Tansen perchée à 1350m d'altitude. En 10 mois de voyage, j'expérimente ma 1ère vraie fringale. Quelle étrange sensation... Enfin c'est plutôt désagréable de sentir son corps perdre toute son énergie en très peu de temps! Le lunch s'impose, MAINTENANT!
Le tout dernier bout pour atteindre Tansen se montre particulièrement raide et les zigzagues se succèdent. Mais le paysage et les gens nous aident pour ses derniers coups de pédales.
Tansen compte à peu près 20 000 habitants, elle nous charme rapidement. Ses ptites ruelles calmes incitent à la balade, il y a tous pleins de ptites échoppes, de ptites boutiques (on trouve même une boulangerie!). Les machines à coudre bien old school sont partout!
À Bardia, Papou (un employé de la guesthouse) nous avait emmené chez ses parents couturiers, juste incroyable ce qu'il nous ont fait en très peu de temps! Du coup, on craque de nouveau ici pour se faire de nouvelles fringues, un ptit renouveau dans la garde robe est bienvenu!
Depuis qu'on est arrivé au Népal, 3 jours de grève ont eu lieu. Hier un commerçant nous avait averti de la possibilité d'une grève pour aujourd'hui. Bingo! On a posé quelques questions pour en savoir davantage mais tout reste assez vague... Le commerçant d'hier a évoqué rapidement les maoïstes, bref faut qu'on se renseigne.
On est un peu déçu concernant la vue sur les montagnes... Il y a quasi constamment une espèce de brume. On s'est fait une mini marche jusque 1600m espérant apercevoir la chaîne himalayenne mais quenini! RIEN!!
Hier fut une bonne journée de marche! 7h30 à galoper pour une vingtaine de kil. Et aujourd'hui bonjour les courbatures! Montée, descente, montée, descente, ça c'est de la rando népalaise! On est passé à travers de tous petits villages au milieu des rizières, et on espérait une fois de plus apercevoir cette fameuse chaine montagneuse, mais de nouveau, RIEN!
Demain, si tout va bien (quelques soucis intestinaux...), en route pour Pokhara! Une jolie route bien escarpée nous attend!