Gambader autour des Annapurnas, que du bonheur!

Publié le par ogalau

Lolo dit:

 

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Pour commencer voilà en quelques mots la présentation de notre quintuplette de choc pour affronter le tour des Annapurnas. Emeline et Juliette qui viennent des Ardennes, sont mortes de rire du matin au soir, elles nous improvisent une petite chanson "white and yellow in the center", deux filles supers chouettes, des vrais championnes de la coinche (une sorte de chibre). Et Stéphane (marathonien rencontré en Iran) un sur-homme, celui que Juliette a surnommé le comix, un physique qui déchire et une patate d'enfer, au taquet du matin au soir.

 

De Pokhara nous montons à bord d'un tout vieux bus (ici ils sont tous vieux et ont plusieurs vies) qui nous emmène à Besi Sahar, petit village d'où notre rando démarre. Ce trajet inoubliable nous réserve de bons fous rire,  à une 1/2 heure du départ le bus commence à couiner. Le chauffeur adopte alors une conduite plutôt étrange, qui consiste à donner de bons coups d'accélérateur avant de couper le moteur et de passer en roue libre. Ce petit jeu ne va pas durer très longtemps. Le bus finit par tomber en panne, nous voilà tous les cinq à attendre... Un petit mécano tout crassou d'une quinzaine d'années nous épate. Sans stress, il démonte l'alternateur et repart on ne sait où… Deux heures plus tard le revoilà, et en un temps trois mouvements il remet le bus en marche. Voilà la solution à un problème mécanique, les passagers attendent patiemment, et le conducteur boit un thé tranquillement, pourquoi s'exciter ou appeler un autre bus? 

 

Finalement nous arrivons à Besi Sahar à 13h, nos estomacs crient famine, il est temps de manger. Nous débutons ce tour des Annapurnas tout doux par 2 heures de marche.

 

Ce début d'aventure commence sur une route poussiéreuse sur laquelle bus et jeep passent encore, mais ça va ils ne sont pas nombreux. Nous traversons des forêts, et la plupart du temps nous marchons en surplombant la rivière. 

 

Les premiers jours une forte brume nous empêche de voir les sommets. À l'aube le ciel est dégagé mais plus les heures passent et plus la visibilité est mauvaise! On redoute ce scénario pour la suite du trek. Heureusement, plus nous grimpons et plus le ciel se dégage et devient bleu. Le matin du troisième jour nous apercevons les premiers sommets!

 

Nous empruntons des sentiers de plus en plus petits et toujours plus pentus, nos jambes supportent, nous marchons entre 15 et 18 km par jour. L'ambiance est plus que bonne, on rigole bien. 

 

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Le soir nous nous enfilons dans une petite guesthouse et après être passé sous la douche (quoique le froid nous incitera à ne pas nous laver parfois…), nous buvons un Big Pot de Black Tea en mâchouillant de petits morceaux de gingembre.

 

La route est en construction, ouf nous sommes soulagés, pas de voitures et pas de klaxons, que du bonheur! Dorénavant tous les ravitaillements se font par mulets ou par des porteurs Népalais qui se transportent des charges de dingue, ça passe du casier de poule au poêle à bois de 70 kg. La démarche de ces hommes en dit long, leurs jambes arquées tremblent et chaque pas semble être éprouvant. Précisons aussi que la majorité des randonneurs ne portent pas leur matos, ils font appel au service d'un porteur. Certains touristes n'ont d'ailleurs aucune gêne à leur faire porter mille bagages, sous prétexte qu'ils paient. 

 

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Les journées défilent, l'altitude augmente, et les soirées se refroidissent. Trouver un poêle pour passer la soirée au chaud devient vite le principal critère de recherche pour une guesthouse. Se loger n'est jamais un problème, les hébergements sont nombreux.

Sur la route nous rencontrons deux couples de français Arnaud et Pauline, qui sont parti bosser en Chine durant six mois et Mathieu et Maude qui eux voyagent durant un mois entre l'Inde et le Népal. Nous nous retrouvons à chaque fin d'étape autour d'un Dahl Bat (plat bien nourrissant, soupe de lentilles, curry de légumes et riz) à s'échanger nos différentes péripéties de voyage, deux couples super sympa qui ont un parcours de vie bien intéressant.

 

Les paysages sont à couper le souffle, on en prend pleins les yeux. Nous longeons de petits sentiers très sinueux d'où nous dominons la vallée et d'où nous apercevons les monts enneigés. Nous traversons de charmants et très jolis petits villages en pierre habités par des népalais tibétains où il est dur de s'imaginer vivre tellement le froid et les conditions de vie sont rudes.

 

 

 

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Nous voilà à Manang, petit village à 3540 mètres d'altitude, il est conseillé d'y s'arrêter une journée pour s'acclimater avant de continuer notre ascension vers le Thorug La Pass. Nous sommes un peu plus essouflés en montant mais toujours aucun signe du mal des montagnes. 

 

 

Gaëlle dit:

 

A 3540m d'altitude, devinez ce qu'on peut trouver au Népal?

Une boulangerie!! Les touristes regardent peu leur porte-monnaie lorsqu'il s'agit de pain au choc, de tarte aux pommes, de brioches à la cannelle et j'en passe… n'est-ce-pas Emeline et Juliette?

Bref, tout ça pour dire qu'en repartant de la terrasse de cette boulangerie, nous rencontrons malheureusement deux Canadiennes. Le "malheureusement" s'explique… Il s'avère que le thème du mal montagnes prend très rapidement sa place dans la discussion, elle nous font part de leur expérience et cela avec beaucoup trop de détails à notre goût. 1000m les séparaient de ce fameux col, autant dire qu'elles s'y voyaient déjà, mais hélas maux de tête et vomissements les ont contraints à faire demi-tour à dos de mulets. Mais bon sang, quelle idée de nous conter tout cela? Rien qu'à les écouter, j'ai l'impression que mon souffle est plus court. Ça y est, l'angoisse me gagne.

 

À l'excitation de cette ascension s'ajoute alors une certaine crainte… Allons-nous tous avoir la chance d'atteindre ces 5416m?

Petits maux de tête et insomnies nous signalent que le but approche gentiment.

 

Comment va la troupe si proche du but?

 

Comme à son habitude, notre Steph est au taquet, à croire qu'il fait cela tous les jours. Il dort comme un bébé, se réveille avec une pêche d'enfer et le mot "migraine" ne fait pas partie de son vocabulaire. 

Juliette vit cette grimpette plutôt très bien, il suffit de la regarder manger pour savoir que tout va bien. Son appétit d'ogre revient souvent dans les discussions, ah ce qu'on a pu en rire!!

Quant à Emeline, une "tendinite cyatique??" la taquine un peu trop et la fait même boîter. Nous redoutons son ascension pour le jour J… 

Pour Lolo, son sommeil habituellement lourd, profond et rapide se montre un peu perturbé. 

Quant à moi, les paroles des deux Canadiennes hantent "légèrement" ma dernière nuit au point que le marchand de sable ne viendra pas me voir!

 

 

En ce lundi 2 Avril, le froid nous attend à la sortie de nos sacs de couchage. Il est 4h30, la fatigue est absente, je suis si contente d'être ce matin et me réjouis de m'approcher de Thorong! Nous sommes fin prêts pour cette dernière ligne droite! 

Nous nous levons dans la nuit, déjeunons à la seule et unique guesthouse (à 4800m, ça ne court plus les rues bien évidemment), et lorsque nous entamons notre marche dans cette fraicheur plus que matinale, nous remarquons que le souhait de Juliette est exaucé, les montagnes ont revêtu un tout nouveau manteau blanc durant la nuit. Tout simplement grandiose!!! 

 

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Nous sommes loin d'être les seuls à vouloir approcher les anges (comme dirait notre Judith), les quelques endroits glissants créent de petits bouchons. Il est conseillé de passer ce col avant 9h, car le vent peut se montrer ennuyeux… Du coup, sur les coups de 5h, la majorité des randonneurs est au taquet. 

 

Au début, un ptit train se forme: Steph, Laurent, Moi, Juliette, Arnaud, Pauline et Emeline. On tente de garder ce train en forme. Emeline se galère bien avec sa jambe, elle souffre en silence mais continue courageusement son ascension. Les nombreux arrêts pour l'attendre ne sont pas si facile pour nous… À cette altitude, chaque redémarrage nous demande bien plus d'efforts que d'habitude, les muscles des cuisses nous le rappellent et l'essoufflement se fait sentir. Garder son rythme est idéal pour ce genre d'ascension. Nous décidons alors de continuer, nous retrouverons ce joli ptit monde là-haut…

 

Je suis de près Steph et Lolo tout en gardant mon rythme, mes jambes et mon souffle me rappellent à l'ordre lorsque j'accélère un peu la cadence. Quelle étrange sensation. Quelle étrange phénomène. Quelle chouette expérience. 

 

Arrive le moment où les drapeaux de prières flottent à l'horizon… Hummm ça sent l'arrivée. Je les aperçois et je ne les quitte plus des yeux.

Ça y est, nous y sommes. Et à notre plus grand étonnement, les larmes viennent se melanger à notre joie. Une toute chouette et inoubliable émotion que d'y être parvenu. 

Nous sommes un chouia déçus car le ciel n'est pas tant dégagé… Mais on s'en fiche, on est tout simplement content d'être là, ensemble. Emeline aura vaincu ce Thorong, weldone!!! Immortaliser ce moment s'impose, place à la séance photos. 

 

 

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De l'autre côté, c'est une longue longue longue descente qui nous attend, mais nos genoux sont en forme, et tels des chevreuils nous avalons ces kilomètres de toboggan. Le paysage est géant, il nous offre l'impression d'être sur une autre planète, on s'imagine marcher sur la lune. 

 

 

On continue ainsi jusqu'au village de Muktinat où nous nous sentons vite agressé par le bruit des premières motos… 

Etonnamment, c'est en redescendant que la migraine se fait sentir pour Lolo, elle l'embêtera toute la soirée mais s'en ira dès le lendemain. 

 

 

Lolo dit: 

 

Ce matin nous repartons en trio avec notre Steph. Nos deux copines ralentissent un peu la cadence. Emeline étant un peu en vrac, elles vont peut être prolonger leur séjour à Muktinat, ben zut !! Espérant vous revoir à Tatopani (village en aval)..?? 

 

Deux chemins s'offrent à nous: longer la route dans la vallée de Mustang ou grimper le long d'un petit sentier pédestre, notre choix est rapide!! Nous attaquons une première grimpette et notre effort est récompensé, un couple d'aigle se donne en spectacle à une quinzaine de mètres de nous, un pur bonheur!

 

La vue d'ici est splendide, ça vaut le détour! Avant de redescendre dans la vallée on s'imprègne de cette ambiance particulière, on profite des rayons du soleil et des bonnes bouffées d'air pur. Quelle magie et quel bonheur!

 

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 Après avoir bien grimpé, nous entamons une longue descente nous menant dans la vallée de Mustang. Le temps s'assombrit, le vent se lève et l'ambiance est totalement différente. Tête baissé, nous marchons jusqu'au village de Jomson qui est aussi tristounet que cette fin de matinée. 

Nous reprenons nos sacs le lendemain, pas moyen de se reposer une d'journ dans ce bled, nous continuons le long de ce chemin non carrossable. Mais cette fois, après avoir passé la première bosse nous perdons le petit chemin bien indiqué jusqu'ici. Steph essaie de jouer à Crocodile Dundee pour traverser la rivière mais le courant est trop fort et le danger trop grand. Demi-tour pour retrouver notre petit sentier.

Cette journée nous a épuisé, nous avons joué au yoyo pour éviter cette fameuse route poussiéreuse. Du coup le lendemain on se laisse tenter par le bus afin d'éviter cette vallée venteuse et retourner au plus vite au soleil et au chaud à Tatopani (1000 mètres). On s'autorise une journée relax dans les sources chaudes, nos gambettes en profitent pour se reposer avant de grimper à 3000, direction Poonhill.

 

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Ce soir en traversant le village pour manger notre repas préféré, l'éternel Dhal Bat, nous retrouvons nos deux potes des Ardennes: Emeline et Juliette!!! Un bon coup de hasard, la quintuplette se reforme, yeeeeees!

 

La dernière ascension a démarré, nous montons durant 4h pour 1100 m de dénivelé. On arrive au petit village de Chitre où nous sommes accueillis par une trombe de grêle! Un bon truc de malade, on ne s'entend plus parler tellement le choc contre la tôle est puissant! Cet après-midi nous nous résignons à siester. Rien de bien intéressant, mais bien reposant... 

 

Souvent dès la mi-journée le vent se lève, les nuages se pointent pour recouvrir les sommets. Ce matin nous partons suffisamment tôt pour profiter de notre dernière vue panoramique, mais les nuages nous devancent! Poon Hill est dans le brouillard. 

 

Encore une fois, la quintuplette se sépare mais pas pour longtemps, on se retrouvera tous à Pokhara. 

C'est donc avec notre Steph que nous redescendons dans la vallée, on traverse une forêt enchantée à la Tim Burton où la mousse recouvre les cailloux et les arbres. Tout est vert mis à part ces longues marches interminables. 

 

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Ces 18 jours autour des Annapurnas se termine dans une vallée taillée en escalier. Incroyable!!! Quel travail de titan, des litres de sueur ont certainement dû coulé durant la construction de cet hallucinant escalier!!! (il y aurait 1600 marches!)

Tikhedhunga sera notre dernier village dodo où le dhal bat remportera presque le palmarès des Annapurnas. 

Puis dans un bus infernal pour Pokhara, je ressentirai des envies de vomir, le jeune chauffeur confond bus et karting. La conduite "freinage, accélérage" n'est pas des plus douces… 

 

Ogalau dit:

 

Qu'il aura été bon de partager cette expérience avec vous les copains! Grand mercis à Juliette et Emeline car sans elles nos yeux n'auront peut être pas eu la chance de découvrir cette folle nature. 

Et surtout mille énormissimes mercis à vous trois pour tous ces chouettes moments qui resteront gravés au plus profond de nous.     

 

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Publié dans nepal

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R
Namaste <br /> <br /> Tres beau blog
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R
Namaste <br /> <br /> Tres beau blog
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N
<br /> Je kiffe le bonnet de laine à Lolo !!!!!<br /> <br /> <br /> Plein de bekos<br />
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J
<br />  Grand bravo pour la montée au toit du monde<br /> <br /> <br /> merci de me faire voyager dans ce magnifique pays me réjouis de vous entendre<br /> <br /> <br /> judith<br />
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G
<br /> Salut Gaelle,j'arrive de 3 mois en Thailande,mais tu me donnes déjà envie de repartir,tant que mon âge me permet encore de crapahuter<br /> <br /> <br /> je repars début mai pour le tour de Bretagne(à pied bien sûr!!!!<br /> <br /> <br /> gros bisous <br /> <br /> <br /> Galu<br />
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