Notre château ambulant est content...

Publié le par ogalau

Lolo dit:

 

Tôt ce matin nous quittons Lleida et la grande maison de cette chouette famille. Nuri s'est réveillée pour nous saluer et admirer la dégaine de nos vélos.  

Elle est autant surprise que Loic et Romain de voir la montagne de matos que nous transportons. Mon vélo ressemble fortement à un tank, tandis que celui de Gaëlle ressemble à un char de bohémienne. On est content avec tout notre bordel, cette allure nous convient, on l'assume… Allez fini de rigoler en route direction Zaragossa! 

 

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Nous pédalons sous la chaleur, le thermomètre de mon compteur affiche 41 degrés (au soleil). Ce cagnard nous oblige à trouver de l'eau pour se rafraîchir et se décrasser en fin de journée.

Le lac que nous avions repéré sur la carte est entouré de roseaux, pas moyen de se tremper, nous sommes contraints de continuer en espérant tomber rapidement sur une rivière. À plus de 100 km de Lleida nous trouvons finalement une parfaite petite baignoire: de l'eau canalisée pour les champs fait notre bonheur. Ce long canal fait office d'immense baignoire. Bien que le débit d'eau soit trop fort pour s'y détendre réellement, c'est un vrai petit bonheur que de pouvoir se rafraîchir.

 

 

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Ce soir le ciel est dégagé, nous passons une bonne nuit à la belle sous la moustiquaire à contempler les étoiles. Le lendemain, réveil naturel: le soleil taquine gentiment nos paupières. Il nous suffit de lever la tête pour admirer sa douce ascension.

 

Nous traversons Zaragossa et sa mythique place du Pilar où se dresse une monstre basilique. Nous nous accordons une journée ici pour se balader, on se trouve alors un camping. Et malgré ce que nos amis chauvins de Catalogne nous avaient dit à son sujet nous ne sommes pas déçus d'y avoir fait un saut.

 

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                                               La Basilique du Pilar

 

                                           

 

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La température est toujours aussi pesante et lourde. On décide de tendre la moustiquaire pour passer la nuit. Pas de bol à 1h du mat c'est la pluie qui nous réveille, fallait bien que ça arrive une fois...

 

Nous roulons jusqu'à Logroño toujours sous la chaleur. Du coup la parade c'est de rouler le matin, s'arrêter en bordure de rivière ou à la piscine (en Espagne le plus petit bled a sa piscine) et repartir en fin d'après midi pour ce trouver un coin de camping sauvage.

 

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                                Camping sauvage bordant une jolie rivière, que demande le peuple?


C'est toujours des chouettes surprises le camping sauvage. On peut se retrouver dans une prairie super dégagée avec vue sur les montagnes, comme on peut se retrouver devant une maison abandonnée à entendre les fenêtres qui claquent durant toute la nuit. On adore vraiment le camping sauvage, chaque endroit est différent et insolite, Gaëlle vous en dira un peu plus!     

 

       

On est sensé aller dans une ferme pas loin de Mundaka (côte atlantique) mais nous n'avons toujours pas de réponse de notre futur fermier d'accueil, donc on prolonge notre route direction Santander. 

Il nous reste deux jours pour y arriver dont un col. Ce col en question c'est du pur bonheur nous montons sur une route sans trafic et une fois de l'autre côté on a l'impression d'être dans un conte de fée. Ce décor nous plonge dans le "seigneur des anneaux", des paysages magnifiques! 

 

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                               Après le col de Lunada

 

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Nous passons la nuit à une petite trentaine de km de Santander pour question stratégique. Ça permet à notre château ambulant de trouver une place plutôt facilement et à nous d'avoir toute la journée du lendemain pour visiter la ville.

 

Le lendemain, nous rentrons en ville par l'autovia (quasi l'autoroute) c'est apparemment autorisé mais ça nous semble bizarre! Ça faisait longtemps qu'on avait plus gouté à ce petit plaisir... En un mot: une horreur!

 

Cette ville nous motive plus par la plage que son architecture, il n'y a pas grand chose de bien intéressant à voir ou à visiter. Nous passons alors la matinée en bord de mer au plus grand plaisir de Gaëlle.

 

Santander se trouve sur une grosse pointe, et pour en sortir nous devons faire le chemin inverse avant de longer la côté direction San Sébastien. L'autovia, on a donné! Notre seul échappatoire serait un bateau pour passer de l'autre côté.   

 

Mission presque accomplie, nous apercevons un va et vient d'une petite barque sur la baie de Santander. Plus qu'à trouver l'embarcadère et l'affaire sera réglée. 

Nous échappons de cette ville pour retrouver la tranquillité et les côtes sauvages. 

 

Gaëlle dit:

 

On débarque 20 minutes plus tard à Somo, petite ville balnéaire. Dormir tout proche de la mer me comblerait, on part alors à la recherche d'un bon spot de camping sauvage.Et une fois de plus notre bonne étoile met sur notre chemin la bonne personne. C'est un Lyonnais qui durant 4 semaines foule le chemin de Compostelle. On échange alors quelques infos, et hop il nous donne le bon plan du soir! 

 

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1h plus tard, c'est une magnifique plage me rappelant ma Bretagne qui nous accueille. Je suis aux anges! Et on n'est pas les seuls à y avoir élu domicile, nous rencontrons Pablo (des Asturies) qui se fait une balade à vélo durant 2 semaines ou 2 mois, il n'en sait rien. Les bières achetées à Somo sont vite dégainées! Mais l'envie de retrouver la fraicheur de l'océan me démange, je laisse les hommes papoter. Frais comme je l'aime, je laisse les vagues m'engloutir. 

On partage nos pâtes courgettes champignons avec Pablo, et lui nous offre les terribles anchois de la région. 

 

Je voudrais que tous mes réveils soient semblables à celui-ci. Bon avec un chouia plus de soleil ce serait perfectisimo! Le ciel est bien couvert, mais on reste optimiste… Gagné, vers midi ça se découvre. Pablo continue sa route, nous optons pour une journée plage. 

 

Rouler en bord de mer, c'est aussi jouer à cache-cache avec la Guardia Civil. Heureusement la côte Atlantique ne ressemble en rien à la côte Méditerranéenne. Ce n'est pas la folie de la construction, la côte est bien plus belle et sauvage, ce qui nous permet de trouver des spots dodo plus ou moins facilement. Nous ressortons toujours gagnants de ces parties de cache-cache. 

 

       

De temps en temps, nous ne devons pas faire nos difficiles, dans le sens où les spots dodo sur une sublime plage ne sont pas systématiques… Dernièrement, après avoir pris la route en fin de journée pour s'éloigner d'une ville, les endroits sympas pour la tente ne couraient pas les rues. Résultat des courses: tente posée non loin d'une route, au bord d'un petit chemin en terre, et en guise de déco: quelques déchets… On a connu mieux. 

 

Il est drôle de se remémorer nos toutes premières nuits en camping sauvage. Au début du voyage, mon imagination nocturne étant bien trop active, j'étais à l'affût du moindre bruit et je ne me gênais pas de réveiller Laurent. Aujourd'hui, je me sens comme dans un cocon bien douillet et sécurisant, et les bras de Morphée m'emporte rapidement. 

 

On se rend également compte que notre taux d'efficacité à cuisiner a connu un pic depuis le début de l'aventure. On se fait de bons petits plats à une vitesse très convenable. À Zaragossa, on est tombé sur une boutique asiatique. Un curry de légumes a rendu nos papilles heureuses!

Mais pas forcément besoin de lait de coco ou autre produit d'Asie pour mettre nos papilles en éveil. Ici, nous savourons aussi fromage et anchois! 

 

Se contenter de peu. 

Ce voyage nous offre cela. Les petites choses du quotidien deviennent parfois un réel plaisir. Depuis hier, on est de nouveau dans une ferme à une trentaine de kilomètres de Bilbao et à une quinzaine de kilomètres de la mer.

 

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                                              À gauche, musée Guggenheim à Bilbao

 

Comme ultime ferme espagnole, ça parait pas mal du tout. Et pour en revenir à ces petites choses du quotidien, et bien apercevoir un lit et savoir qu'on va y dormir, c'est tout simplement bon. 

 

Notre "agriculteur" s'appelle Asier, petite trentaine, il travaille seul sur son grand verger qui lui permet de composer des paniers de légumes et de les vendre à Bilbao et Mungia. À son grand verger s'ajoutent 2 grandes serres. Il a aussi un âne avec lequel il essaie de travailler ses terres, ce qui n'est pas chose facile… Il habite une grande maison ancienne avec 3 autres amis. Il y a Ricardo, Veronika et Erika. Ils ont aussi un grand poulailler mais leurs 26 poules sont un peu fainéantes en production d'oeufs. 

Ça semble être une chouette colocation, où il suffit de faire deux pas dans le jardin pour se faire à manger. 

 

Je pense qu'on ne risque pas de chômer ici. Aujourd'hui ce fut plantage de brocolis, plantage de poireaux et arrosage pour la matinée, et en fin de journée on a aidé les plants de tomates à se tenir un peu plus droit. 

 

On profite de cette semaine chez "l'habitant" pour se plonger une bonne dernière fois dans l'apprentissage de cette belle langue. Bientôt nous retrouvons nos amis bretons!!! Et bientôt nous entamons plus concrètement le chemin du retour… Mais ce n'est pas encore l'heure alors n'y pensons pas!

 

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Publié dans espagne

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