On se rapproche...
Gaëlle dit:
De sacrés bons coups de pédale ont été donné depuis le départ de nos amis bretons. Le relief des Pyrénées fut bien généreux. Mais avant cela, nous avons fait une petite escale à San Sebastian où les touristes s'agglutinent en masse. Mais San Sebastian a une résonance particulière pour nous, nous y avions mis les pieds la 1ère fois il y a 9 ans avec Claire et Guéna, au tout début de notre belle histoire. Joli petit flash back pour nous deux!
Dans les ruelles de San Sebastian Statue de Jesus sur le Mont Urgull
San Sebastian
Après cette romantique escale, place aux cols pyrénéens!
D'entrée de jeu, les Pyrénées nous ont fait savoir que c'était eux les maîtres du jeu et que nous allions devoir suer pour mériter la sublime vue de certains cols. Contrairement aux cols longs et progressifs qu'on peut se faire dans les Alpes, ici c'est plutôt court et ultra raide. Lolo lui vit plutôt bien la chose, pour moi c'est un peu… pas trop agréable… Hormis le fait d'être ultra heureuse une fois en haut, je ne trouve parfois aucun plaisir à gravir certaines côtes. En plus, ils ont eu la bonne idée d'indiquer le pourcentage de la côte et cela à chaque kilomètre. "Psychologiquement", ce n'est pas toujours une aide, d'autant plus que le 11% est récurrent…
Mais ces efforts sont généreusement récompensés. Le vert domine, les forêts sont immenses et les vaches ne risquent pas de mourir de faim. On comprend très vite le pourquoi du comment… La pluie. En abondance.
Ça y est, on est en France... derrière le col Ispeguy
Heureusement de belles journées ensoleillées nous ont permis de sécher tout notre équipement de nomade. La tente, quant à elle, nous signale son ras-le-bol d'être monté démonté matin et soir. Les arceaux se pètent en deux quasi tous les deux jours. Lolo que je surnomme "Mon Mac Gyver" se débrouille encore bien pour le moment, mais pourra-t-il être astucieux jusqu'au retour…?
Le camping sauvage dans les Pyrénées, c'est top. Et parfois j'irai même jusqu'à dire paradisiaque. Il y a quelques jours, en entamant la route des cols d'Iraty (juste après Saint Jean Pied de Porc), nous décidons de stopper notre ascension journalière en haut du 1er col (cette route comprend 3 cols). Je continue à croire que durant ce voyage, une belle et fidèle étoile nous accompagne. Car éloignés de tout, en haut de ce premier col, une chose nécessaire nous manque… de l'EAU! Pas de panique, les vaches vont nous ont aider. Mon Mac Gyver parvient à trouver le conduit d'eau qui alimente leur baignoire, le tour est joué.
Ce qui suit dépasse la perfection. Perchés sur une petite colline, nous établissons le campement où la vue sur ce relief est imprenable. Cerise sur le gâteau, mon Mac Gyver avait pensé à acheter du rouge! Un tronc d'arbre couché en haut de cette colline nous tend deux belles places avec vue sur ces somptueuses montagnes pour l'apéro. Nous restons un long moment silencieux face à cette nature si revigorante et nous nous laissons porter par la magie du lieu.
Campement de rêve
Dame Nature s'est peut être rendu compte qu'elle nous avait trop gâté d'un coup. Le lendemain, c'est le vent qui nous porte à le croire. Ça souffle si fort qu'il faut rouler au milieu de la route pour ne pas être déporté dans le ravin. Aujourd'hui, ce sera donc "DOUCEMENT MAIS SUREMENT".
On termine la journée dans un vrai camping au bord d'une jolie rivière, les 3 cols de la route d'Iraty sont derrière nous. Demain on en affronte un autre et cela ne m'enchante guère. Durant la nuit, je pense que la météo est de mon côté. L'orage grogne fort. Très fort. Et les trombes d'eau rendent doucement notre maison ambulante perméable… Quelques gouttes d'eau viennent perturbé mon sommeil. Réveillés donc par l'orage et la pluie, on se fait vite la réflexion qu'avec ce temps, le ciel du lendemain sera tout gris. Tans pis on changera de route (ce qui me va très bien… ). Mais le lendemain, je déchante. Et c'est bien la première fois qu'une éclaircie me fous en rogne. La vérité, je ne veux pas affronter du 11%. Je me rend bien compte que mon Lolo est un peu triste si on prend l'autre route. Pour info: Col de Soudet, 1ère catégorie, 4 tours de France s'il vous plait. Solution qui rend tout le monde content: Lolo fait son col, et moi je prend l'autre route qui est plus tranquille, rendez-vous au bled en bas du col en milieu d'aprem.
Sur mon ptit vélo, après avoir passé une bonne partie de l'aprem au bord de la rivière (tandis que Lolo faisait son ultime ascension pyrénéenne), j'admirais le paysage quand un cycliste me dit:
"Y'a Laurent qui vous attend à la fontaine en face de l'église à Issor".
Les yeux exorbités, je lui réponds:
"DÉJÀ!!!!"
Et oui je le savais depuis longtemps que mon Lolo n'était pas seulement un Mac Gyver. C'est aussi un Lance Armstrong.
Je le retrouve frais comme un gardon, et en discutant avec un autre cycliste j'apprend que ce col comprend aussi du 16%! Au grand merci, aucun regret pour moi!
Côté bouffe, c'est tous les jours Noël avec nous depuis qu'on a franchi la frontière. Beurre salé, saucisson, fromage de brebis, fromage de chèvre, pâte au roquefort, curry de légumes, barbecue. Sûre que certains mangent moins bien que nous, même avec leur cuisine toute équipée. Bon faut dire qu'on ne lésine pas lors de nos provisions alimentaires. Un, deux, trois, quatre, cinq kilos en plus, Lolo s'en contrefiche. Mais sa béquille mettra le hola juste après les achats. Les vis casseront, le vélo valsera…
Succulent curry de légumes
La ville étape pour dire un premier aurevoir aux Pyrénées fut Lourdes. Après nous commençons à remonter tout gentiment. La visite s'impose, on ne sait pas trop par où passer avec les vélos. Je demande conseil auprès d'une dame, qui n'hésitera pas par la même occasion à nous conter longuement l'histoire de Sainte Bernadette.
N'allez pas croire que c'est une peinture, non non tout est fait en mosaique!
Basilique notre Dame du Rosaire de Lourdes
Aujourd'hui, visite de Toulouse. On a pu profiter de plusieurs pistes cyclables pour y arriver. La "platitude" est revenue, et avec du 22km/h on a bien tracé…